Le MPE PLAIDE POUR DES SERVICES PUBLICS PERFORMANTS
Le Ministre du Pétrole et des Energies a présidé le dimanche 17 juillet la cérémonie d’ouverture du 20ème congrès de l’Association des Sociétés d’Electricité d’Afrique (ASEA) sur le thème « La nécessité de service public et la performance des sociétés africaines d’électricité ». La rencontre a été marquée par le passage de témoin entre le Zambien Victor Mulenga MUNDENDE et le Directeur général de Senelec, Papa Mademba BITEYE qui est désormais le nouveau président de l’ASEA.
Ce congrès est symbolique à plus d’un titre car il marque en même temps le 50e anniversaire de l’Associations des Sociétés d’Electricité d’Afrique (ASEA) mais aussi celui de Senelec sous son statut actuel. On comprend dès lors la forte mobilisation des parties prenantes avec près de 1000 participants dont 150 dirigeants et décideurs, des représentants de gouvernements, des directeurs de sociétés d’électricité, des partenaires techniques et financiers, des experts etc…
En souhaitant la bienvenue aux participants, le Directeur Général de Senelec a affirmé que la forte présence au congrès de Dakar « porte les germes de l’espoir d’un engagement collectif pour relever des défis importants consistant à apporter l’énergie et la lumière à nos concitoyens pour accélérer le développement du continent ». Abordant le thème, M. BITEYE s’est dit heureux du choix de la thématique « parce que nous devons désormais nous libérer des vielles croyances et des habitudes obsolètes qui nous faisaient croire à tort que le service public et la performance sont des propositions antinomiques ou qui doivent s’exclure mutuellement ».
Dans son allocution d’ouverture, le Ministre du Pétrole et de Energies a souligné que les services publics d’électricité sont les chevilles ouvrières du développement de nos systèmes énergétiques. C’est pourquoi « ils doivent être prospères, performantes, efficaces et rentables car le continent en a besoin pour le développement de son économie ». Poursuivant son adresse, le ministre du pétrole et des énergies dira plus globalement que « la question de l’énergie revêt une dimension capitale pour le développement de notre continent face aux multiples enjeux de l’emploi de nos jeunes, l’accès à l’éducation, à la santé, à l’autosuffisance alimentaire, à la transformation de nos produits et plus généralement à la création de richesses ».
Seulement le continent vit un paradoxe. En effet 640 millions d’africains n’ont pas accès à l’énergie, ce qui correspond à un taux d’accès légèrement inférieur à 50% au niveau continental. Alors que l’Afrique regorge de formidables ressources énergétiques qui sont jusque-là très faiblement exploitées. Pourtant, plaide Aïssatou Sophie GLADIMA, « l’Afrique a besoin d’une énergie bon marché, vitale pour atteindre ses objectifs en matière d’éducation, de santé etc. mais surtout, pour réduire le coût de l’énergie dans l’industrie, les services et créer des emplois pour les jeunes ».
Dans le contexte de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et du nouveau partenariat pour l’énergie en Afrique qui marquent une aspiration commune des africains pour un renouveau énergétique grâce à une exploitation intense de nos propres ressources, Mme GLADIMA est d’avis que « l’intégration énergétique de nos systèmes électriques, la mise en valeur de notre potentiel de richesse, agricole, industriel et minier pour construire l’Afrique de demain deviennent des impératifs ».
Cette nouvelle trajectoire de développement pour l’Afrique est importante en raison des transformations structurelles portant sur la nécessité d’un développement axé sur les personnes, l’égalité entre les hommes et les femmes, l’autonomisation des jeunes, la révolution des TIC, l’unité accrue de l’Afrique puissance mondiale sur laquelle il faut compter. Face à ces enjeux sur la question de l’énergie, le MPE a suggéré aux congressistes une feuille de route énergétique pour consolider les acquis et garantir un meilleur approvisionnement énergétique des pays du continent.
Ce 20ème congrès a consacré le passage de témoin entre la Zambie et le Sénégal à la présidence de l’Association. En effet le Zambien Victor Mulenga MUDENDE a passé le flambeau à Papa Mademba BITEYE, DG de Senelec, qui assure désormais les charges de président de l’ASEA et ce jusqu’en 2025.
La feuille de route proposée par Mme Aissatou Sophie GLADIMA, ministre du pétrole et des énergies au 20ème congrès de l’ASEA. Elle se décline en 9 points :
- Bâtir une politique énergétique Africaine intégrant les questions sur les énergies nouvelles et renouvelables, le nucléaire, l’éolien offshore, l’hydrogène ainsi que toutes les questions connexes sur l’utilisation des véhicules électriques et le stockage de l’énergie.
- Accélérer le développement des marchés de l’électricité au niveau Africain par la construction des corridors d’interconnexion et la réalisation progressive du marché unique de l’électricité en Afrique avec un réseau électrique africain intégré, qui permettrait de réduire considérablement le coût de l’électricité sur le continent et accroître la durabilité et la sécurité énergétique.
- Travailler pour le lancement d’un programme industriel majeur pour la fabrication des composants et équipements électriques à partir des matières premières tirées du sol Africain et transformées localement en Afrique. Mettre en œuvre une approche de l’innovation à l’échelle du continent afin d’exploiter les capacités de recherche et de développement nécessaires pour atteindre tous les objectifs visés.
- Œuvrer pour la mise sur pied d’une institution de formation de Haut niveau orientée vers la recherche pour la promotion industrielle, la transformation des ressources naturelles et la fabrication de matériels adaptés aux normes Africaines
- Créer un fonds de préparation de projets régionaux financés sur la base d’une taxe sur les échanges d’énergie entre pays.
- Recommander la désignation d’un prix annuel d’excellence décerné par le Président de l’Union Africaine aux Sociétés d’électricité les plus performantes ayant démontré une croissance de leurs importations ou exportations d’électricité
- Promouvoir l’ouverture du secteur de l’énergie Africain au secteur privé dans le cadre de la ZECCLAC avec un guichet spécial pour les entreprises du secteur électrique avec des incitations spéciales pour favoriser le commerce inter continental
- Se mobiliser pour la promotion du genre dans l’industrie dans les emplois, fonctions et postes de travail et œuvrons pour le renforcement de la gouvernance au niveau national
- Mettre l’innovation dans les financements en vue d’accroître les flux financiers dans les projets du secteur de l’énergie