LE MPE SE FELICITE DU MECANISME PREVU PAR L’APPO POUR FINANCER LES PROJETS D’ENERGIES FOSSILES
Les rideaux sont tombés sur la conférence-exhibition MSGBC OIL, GAS AND POWER 2022 tenue du 1er au 2 septembre au CICAD. La cérémonie de clôture a été présidée par Mme Aissatou Sophie GLDIMA, ministre du pétrole et des énergies. Durant cet événement qui a duré deux jours, des discussions très intéressantes et prometteuses étaient engagées sur le thème : « Le futur du gaz naturel : la croissance grâce aux investissements stratégiques et à la règlementation ».
Déjà, à l’ouverture des travaux, le président de la République avait bien campé le débat en mettant en avant la position claire du Sénégal et de l’Union africaine, sur la nécessité de donner de l’énergie aux 600 millions d’Africains qui n’ont pas encore accès à l’électricité.
« En effet, avec tout le potentiel énergétique dont regorge l’Afrique, tant en ressources d’hydrocarbures, d’énergies renouvelables que de capital humain, nous sommes le continent de l’avenir », a déclaré le MPE qui ajoute qu’avec « tout ce que notre continent recèle comme potentialités, l’Afrique est promise à un bel avenir. Il nous faut juste un peu plus d’audace, un peu plus d’initiatives pour y arriver. L’heure est donc venue pour nous, Africains, de prendre notre destin en main en étant plus solidaires et en parlant d’une seule voix pour défendre davantage nos intérêts ». Toutefois, elle a tenu à préciser que cette position ne veut pas dire que l’Afrique n’est pas d’accord avec la transition énergétique, bien au contraire.
« Nous disons tout simplement qu’il serait paradoxal de disposer de tout ce potentiel et de ne pas l’utiliser pour donner de l’électricité à nos populations et surtout industrialiser nos pays afin de donner le plein emploi à nos jeunes pétris de qualité » précise Mme le Ministre. Pour y arriver, elle suggère de mettre l’accent sur la formation de nos ressources humaines et surtout la spécialisation de nos cadres en tenant compte de la complexité du secteur des hydrocarbures et de la nécessité de prendre en compte les changements climatiques.
La Conférence-exposition MSGBC OIL, GAS AND POWER 2022 est, pour elle, d’une importance particulière. « En plus de la promotion du bassin sédimentaire que nous avons en commun, elle nous permet, en perspective de la Cop 27 qui va se dérouler en Egypte, d’harmoniser nos positions afin de parler d’une seule voix, et mieux défendre ainsi les intérêts du continent. Nos besoins et objectifs de développement ne sont pas les mêmes que ceux des pays déjà industrialisés. C’est pourquoi nous demeurons plus que jamais engagés, aux côtés de nos partenaires, à poursuivre nos projets », a martelé Mme GLADIMA.
Elle a salué à ce propos, l’engagement de l’Organisation des Producteurs de Pétrole Africains (APPO) à travailler pour accompagner tous les pays africains à faire face à la menace d’arrêt des financements brandie par les pays développés. « J’ai noté avec beaucoup de satisfaction, l’annonce par mon frère, Dr Ibrahim Farouk, de la mise en place prochaine par l’APPO, d’un mécanisme africain qui permettra d’assurer le financement pour la pérennisation des projets africains », s’est-elle réjouie. Ces pairs africains présents à cette cérémonie ont abondé dans le même sens. Le ministre équato-guinéen des Mines et des Hydrocarbures dira que c’est insensé de nous demander d’arrêter nos projets en nous servant la transition énergétique alors qu’eux exploitent depuis des siècles et ont contribué à dérégler la planète. Selon M. Gabriel Mbaga OBIANG LIMA « l’énergie utilisée aux USA pour les jeux de play-station est supérieure à la production du Nigéria. Autre exemple, un seul américain consomme plus d’énergie que 300 tanzaniens ». De son côté le ministre namibien des Mines et de l’Energie M. Tom ALWEENDO s’est offusqué que « les pays développés présentent l’Afrique comme le continent sombre et au moment où nous voulons sortir de cette obscurité alors ils nous disent non vous ne pouvez pas car la planète est en danger avec les émissions de gaz à effet de serre ». Pour M. Didier BUDIMBU, le ministre des Hydrocarbures de la République Démocratique du Congo, la COP 27 doit être l’occasion pour l’Afrique de « parler d’une voix assez forte pour se faire entendre » sur cette question de transition énergétique une bonne fois pour toute.