Après la cérémonie officielle d’ouverture présidée par le MPE, le Directeur de Cabinet Monsieur Issa DIONE a pris le relais pour conduire les travaux marqués par une série de présentations pour permettre aux journalistes de connaitre l’état d’avancement des projets et programmes du ministère et d’en saisir les enjeux. C’est ainsi que Monsieur Thierno Seydou LY, Directeur Général de PETROSEN E&P a fait l’état des lieux des projets Sangomar, GTA et Yaakar Teranga en présentant l’industrie pétrolière comme une industrie très risquée et qui nécessite beaucoup d’investissement. Ce qui explique selon lui que les Etats fassent recours à des compagnies internationales capables de supporter ces risques. A titre d’exemple il a révélé que depuis 1960, plus de 170 puits d’exploration ont été forés au Sénégal. 91% de ces puits ont été des échecs. Or le forage d’un seul puits peut coûter entre 50 et 100 milliards de FCFA. Monsieur LY a rappelé que le début de la production pour les deux projets est attendu au dernier trimestre de l’année prochaine. GTA est à 82% de taux d’exécution tandis que Sangomar est à 70%.
A sa suite, l’ingénieur Lamine FALL, chef du bureau Amont pétrolier à la Direction des Hydrocarbures a, quant à lui, expliqué aux journalistes les tenants et aboutissants des contrats pétroliers. Il a indiqué qu’il y a, à travers le monde, trois types de contrats : les contrats de concession, les contrats de services et les contrats de recherche et de partage de production. C’est ce dernier type que le Sénégal a choisi car étant le plus adapté et le plus conforme à nos réalités puisque notre constitution affirme que les ressources appartiennent au peuple. Dans ce type de contrat, l’Etat tire beaucoup de profits sans un gros investissement. Monsieur FALL a expliqué que les revenus de l’état sont de trois ordres : les parts de Petrosen (la compagnie nationale qui est membre de la joint-venture), la part de l’Etat dans le profit-oil. Celle-ci est clairement définie dans le contrat en fonction du niveau de production et enfin les taxes et impôts appliqués aux compagnies étrangères.
Mais au-delà de l’argent cash attendu des projets, l’Etat tente de faire en sorte que les entreprises nationales captent une grande part des marchés lancés dans le cadre des opérations pétrolières réalisées par les compagnies opératrices. C’est tout le sens de la loi sur le contenu local et ses opportunités que le Secrétaire Technique du Comité national de suivi du contenu local a expliqué de fond en comble aux journalistes en leur précisant que l’objectif de l’Etat est d’atteindre 50% de contenu local à l’horizon 2030. Cela nécessite une capacitation et un encadrement des entreprises étant donné que les normes de qualité et de sécurité sont très élevées dans le domaine, mais le travail a déjà commencé. C’est ainsi qu’au cours du dernier semestre de 2021, plus de 218 milliards de FCA ont été signés en termes de contrat par les entreprises sénégalaises et plus 3860 sénégalais ont travaillé dans les opérations pétrolières. Il a révélé que la loi sur le contenu permet aux entreprises sénégalaises d’être présentes sur 99% des activités liées aux opérations pétrolières soit seule ou en association avec une entreprise étrangère.
Auparavant, Ballé PREIRA Conseiller Technique en Communication au Ministère des Finances et du Budget, avait présenté la loi relative à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures. Selon lui, cette loi est adossée à 4 grands principes : la budgétisation intégrale des recettes, l’interdiction de toute cession anticipée des recettes, la création d’un fonds de stabilisation et enfin la création d’un fonds intergénérationnel. Selon le MFB une gestion efficace de ces recettes contribuerait à préserver l’économie sénégalaise des chocs exogènes et à renforcer la viabilité de ses finances publiques. D’ailleurs le budget 2023 est abondé à hauteur de 51 milliards de FCFA par recettes attendues de l’exploitation du pétrole et du gaz car les premières productions sont prévues au courant du dernier trimestre de 2023.
Dans le sous-secteur de l’électricité, l’expert Production Khadim NDIAYE du Secrétariat Permanent à l’Energie (SPE) a présenté la stratégie gas to power qui sera en mise en œuvre à l’horizon 2024-2025 et qui consiste à produire de l’électricité à partir de notre gaz domestique. En effet selon Khadim NDIAYE, tout le travail de planification est déjà fait et certains travaux ont même commencé avec la construction de nouvelles centrales à gaz ou la transformation des centrales de Senelec et de certains IPP. C’est dans ce cadre qu’est né le Réseau gazier du Sénégal qui travaille à la mise en place du réseau de gazoducs devant acheminer le gaz jusqu’aux centrales. La mise en œuvre du gas to power devrait permettre à notre pays de produire plus d’électricité en quantité, qualité à moindre coût et avec un respect des normes environnementales.
Justement la mise en œuvre du gas to power va permettre d’accélérer l’accès universel à l’électricité que le Sénégal veut atteindre en 2025. A ce propos, Ibrahima NIANE Directeur de l’électricité a rappelé aux journalistes que le Sénégal développe depuis quelques années une politique de mix énergétique qui permet au pays d’avoir 30% d’énergie propre dans son parc de production grâce à l’installation de plusieurs centrales solaires et éoliennes sans compter l’hydroélectricité qui nous vient de l’OMVS. Le résultat de cette politique est que le Sénégal a fortement amélioré l’accès à l’électricité avec un taux national de 78%. En milieu urbain il est de 96% tandis que dans le monde rural, il est de 58% contre 27% en 2012. Au niveau de la CEDEAO, le Sénégal dispose des meilleurs chiffres derrières le Ghana et la Côte d’Ivoire. Pour réaliser l’accès universel en 2025, un budget de plus de 600 milliards de FCFA est nécessaire. Une table ronde a été tenue à cet effet avec les bailleurs de fonds et les partenaires techniques au développement qui ont pris un certain nombre d’engagements.
Dans cet accès universel, l’électrification rurale constitue un défi majeur. Le Directeur Général de l’Agence Sénégalaise d’Electrification Rurale (ASER) Baba DIALLO a expliqué les différentes stratégies mises en place pour amener l’électricité dans les villages et hameaux du Sénégal. Plusieurs solutions technologiques seront utilisées en fonction de l’éloignement de la localité ou de sa densité démographique.
Toutes ces présentations ont été suivies de discussions avec des journalistes qui ont posé beaucoup de questions pour mieux comprendre. Les différents intervenants du MPE se sont prêtés au jeu de questions-réponses avec beaucoup de disponibilité ce qui a permis de lever toutes les zones d’ombre.
CLOTURE DE L’ATELIER DE PARTAGE AVEC LES JOURNALISTES
LE COJES SOUHAITE PLUS DOUVERTURE
Après deux jours d’intenses travaux, il revenait au Directeur de cabinet du MPE de procéder à la clôture de l’atelier. Lors de la cérémonie Monsieur Issa DIONE a, au nom du MPE, remercié à nouveau le COJES pour avoir accepté la tenue de cet atelier. Il a, à cette occasion, insisté sur les recommandations formulées par le COJES. Les journalistes souhaitent une plus grande ouverture du MPE. A ce sujet le DC a indiqué qu’en rapport avec le CTCOM, le MPE va essayer d’améliorer sa communication en s’ouvrant davantage aux journalistes. En outre le COJES a souhaité avoir une séance plus approfondie sur le contenu local. A ce sujet également aussi le DC a indiqué que tout sera mis en œuvre pour la tenue de cette séance.
Pour sa part le coordonnateur du COJES s’est félicité de la bonne organisation de l’atelier. Il a surtout loué la qualité des présentations et la clarté des explications fournies aux journalistes par les différents intervenants du MPE. Il a souhaité que cet exercice soit renouvelé pour une meilleure mise à niveau des journalistes économiques.