L’AUDIT DES COUTS PETROLIERS DEJA LANCE, SELON SOPHIE GLADIMA
Le Conseil économique social et environnemental (CESE) a clôturé sa deuxième session ordinaire de l’année 2022 le 28 novembre dernier portant sur le thème : « Exploitation pétro-gazière et compétitivité économique ». A cette session le ministre du Pétrole et des énergies, Aissatou Sophie Gladima a fait savoir qu’un audit des dépenses sur les zones contractuelles est lancé.
Le projet d’avis du Conseil économique social et environnemental (CESE) au titre de sa deuxième session ordinaire 2022, portant sur le thème : « Exploitation pétro-gazière et compétitivité économique » a été clôturé lundi dernier. Le ministre du Pétrole et des énergies, Mme Aissatou Sophie Gladima a tenu à rassurer les membres du conseil de la bonne gestion du secteur des hydrocarbures. « Je suis d’accord avec vous que davantage de moyens sont nécessaires pour continuer à mettre à disposition une expertise avérée en vue d’une gestion efficace du secteur des Hydrocarbures », a-t-elle dit avant d’indiquer que relativement à « l’audit des coûts pétroliers, la tutelle (ministère) a pris les devants, en amont de la production prochaine, et a lancé l’audit des dépenses sur les zones contractuelles de Rufisque Offshore, Sangomar offshore et Sangomar offshore profond qui abrite le projet pétrolier Sangomar ». Dans le même élan, elle dira que « l’audit des dépenses du bloc Saint-Louis Offshore Profond, qui abrite le projet GTA, sera lancé dans la foulée avant la fin de l’année en cours », non sans assurer qu’elle a pris bonne note des recommandations tout comme sur le risque de chevauchement. Car, souligne-t-elle : « les différentes entités étatiques travaillent en parfaite collaboration pour mener les missions régaliennes relatives à ce secteur comme en témoigne l’exécution de l’audit des coûts pétroliers ou la gestion des diligences liées au suivi des opérations pétrolières ».
Le gaz, pour plus de compétitivité économique
En ce qui concerne la valorisation de nos ressources notamment le gaz, elle dira que son utilisation dans la production d’électricité est « un gage de renforcement de la compétitivité de notre économie ». Quant à la baisse prévue du coût de l’électricité, facteur clé de productivité des entreprises, elle fait savoir qu’elle aura un impact assuré sur la refondation structurelle prévue par le PSE.
Selon le Ministre, une baisse des coûts de production contribuera à faciliter « l’accès universel à l’électricité pour les ménages et le développement d’activités productives modernes » partout au Sénégal, conformément à notre mandat en faveur du développement de l’équité territoriale et sociale.
Toujours, au registre des préoccupations du CESE, Aïssatou S. GLADIMA a fait savoir que d’importants efforts sont actuellement consentis pour arrimer le calendrier de conversion et de construction des unités de production d’électricité à l’arrivée du gaz mais également au développement du réseau gazier du Sénégal. A cet effet, dira-t-elle pour rassurer : « les risques sont en permanence analysés de manière collégiale à travers des échanges fréquents entre le ministère du Pétrole et l’ensemble des parties prenantes pertinentes pour la réalisation de cet objectif phare du Pse dans sa phase 2 ».
Yakaar-Teranga et Sangomar pour approvisionner le marché domestique
Pour ce qui concerne les ressources gazières des champs de Yakaar-Teranga et de Sangomar, elle a indiqué qu’elles sont sujettes à une réflexion profonde en vue d’un développement prochain d’un « marché domestique gazier adossé à ces deux sources d’approvisionnement, 100% sénégalaises, pour notamment soutenir le développement de la stratégie gas-to-power et éventuellement satisfaire la demande latente en gaz provenant des industriels ».
La modernisation de la SAR en vue
Quant à la Société africaine de raffinage (Sar), le Ministre a informé que sa modernisation reste un axe majeur de la stratégie de valorisation de son département ministériel. A l’en croire cette augmentation de sa capacité permettra « à terme de traiter le pétrole de Sangomar, le pétrole brut sénégalais », a-t-elle expliqué, non sans saluer la visite effectuée par les membres du CESE à la raffinerie pour constater de visu les améliorations qui y ont été apportées au cours de ces derniers mois pour les besoins du projet d’avis consultatif. Le Sénégal se veut être un pays producteur de pétrole et de gaz. Et pour ce faire, il entend assoir sa présence dans l’ensemble de la chaine de valeur des hydrocarbures (de l’amont à l’aval, ou encore « des puits à la station essence ») en renforçant ses acquis (SAR, SENELEC, PETROSEN) et en développant de nouvelles filières comme le transport de gaz avec le Réseau gazier du Sénégal (RGS).
Le contenu local, un catalyseur aux investisseurs Sénégalais
Au même titre que l’exploitation pétrolière et gazière, le Contenu local revêt une importance capitale dans « la valorisation et la pérennisation des ressources pétrolières et gazières », a–t-elle expliqué. Selon elle, le contenu local, à travers sa stratégie qui repose sur les orientations du chef de l’Etat, aura donc pour avantage « d’accroitre la participation des investisseurs sénégalais sur la chaine de valeur pétrolière et gazière avec pour effet, un accroissement de la valeur ajoutée dans l’économie nationale ainsi que la création d’emplois locaux ». Toujours selon elle, cela favorisera ainsi le développement d’une « main d’œuvre locale qualifiée et compétitive qui favorisera une progression soutenue du niveau de maturation du tissu industriel local ».
50% de contenu local à l’horizon 2030
Concernant le contenu local, Mme le ministre GLADIMA dira que le Secrétariat technique du CNSCL, chargé de l’opérationnalisation, a la lourde responsabilité d’atteindre « l’objectif de 50% de contenu local aux environs de 2030 fixé par le Chef de l’Etat ».
Malgré les efforts déjà consentis par l’Etat du Sénégal, dira-t-elle : « Nous sommes conscients de l’impérieuse nécessité d’accompagner le ST CNSCL en ressources financières et humaines aux fins d’atteindre les objectifs qui lui sont consignés ».
Quant à la formation, elle confirme que la cartographie « des établissements et centres de formation (au niveau universitaire, mais aussi de la formation professionnelle) est déjà réalisée par l’INPG qui, au titre de son dernier décret, assure le rôle de régulateur en charge de l’accréditation pour les différentes formations sur les métiers du Pétrole du Gaz », a-t-elle développé.
Après les questions et les réponses du Ministre, les conseillers ont voté à l’unanimité l’avis que leur a été soumis.