Aval Pétrolier

I – Contexte
En attendant l’exploitation de ses ressources pétrolières et gazières découvertes en 2014-2015, le Sénégal dépend totalement des importations pour satisfaire ses besoins en produits pétroliers. Ainsi en 2017 la facture pétrolière du Sénégal est estimée à 856 milliards F CFA soit 60% des revenus d’exportation et 10% du PIB.

La consommation annuelle intérieure est de l’ordre de 2,5 mtpa (GPL, les essences, le jet, le gasoil, le diesel et les fuel 180 et 380 HTS et BTS) dont 30% sont destinés à la génération de l’électricité. En outre le Sénégal importe une quantité additionnelle de 1 mpta mais réexporté dans la sous-région, principalement au Mali

II – Présentation du sous-secteur
Les différentes activités qui composent ce sous-secteur sont le raffinage, les importations, le stockage, le transport et la distribution.

Les activités d’importation de produits pétroliers (liquides et gazeux) sont principalement exercées par des filiales de multinationales et la SAR.

Le Sénégal dispose d’une raffinerie, la SAR (mise en service en 1963) qui a une capacité de traitement de 1,2 mtpa. Cette raffinerie de conception très simple (avec une unité de Distillation et un Reformeur Catalytique) produit annuellement 1,1 millions de tonnes soit environ 45% des besoins du marché local avec du pétrole brut peu soufré importé du Nigéria (Erha, Bonny light, Qua-Iboe, Escravos).

Dans le segment de la distribution des produits pétroliers liquides on dénombre près de 734 points de vente (571 stations terrestres et 163 stations de pêche). La présence des sociétés locales est très remarquée avec près de 55% des points vente et un chiffre d’affaire qui avoisine 30%.

La distribution de gaz butane est assurée principalement par les nationaux avec près de 60% de part de marché.

Quant à la logistique pour l’approvisionnement du pays en brut et produits finis, elle se compose :

  • D’un sealine pour relier le Port de Dakar à la SAR pour l’importation de pétrole brut et de fuel-oil
  • Du wharf pétrolier sis au môle 8 du Port Autonome de Dakar qui sert au déchargement et au chargement des navires pour les produits pétroliers liquides. Cette infrastructure a été entièrement reconstruite et modernisée pour répondre aux standards internationaux
  • D’un sealine de butane qui relie le poste d’amarrage des butaniers de Mbao à la SAR
  • De capacités de stockage de produits finis (environ 500.000m3 pour les produits liquides, 18.350 tonnes pour le gaz butane et 200.000 m3 pour le pétrole brut)
  • D’un réseau de pipelines qui relie la SAR, les dépôts de stockage, le wharf pétrolier et les centrales électriques de la région de Dakar.

Un parc conséquent de camions citernes complètent ce dispositif en assurant la livraison aux clients finaux et à l’exportation dans la sous-région.

III – la gouvernance
Le sous-secteur a été totalement libéralisé depuis 1998. Actuellement la participation de l’Etat dans l’actionnariat des sociétés se limite au secteur du raffinage où il détient 46% des actions de la SAR via PETROSEN. Pour assurer la gouvernance de ce secteur contrôlé par le privé, l’Etat a mis en place un cadre légal et réglementaire approprié qui fixe clairement les conditions d’exercice, le mécanisme de fixation des tarifs, des marges et des taxes, la spécification des produits pétroliers et les aspects liés à la sécurité.

Malgré l’absence d’une autorité de régulation, le comité national des hydrocarbures sert de lien entre l’Etat et les acteurs dans une démarche participative et inclusive.

IV – Perspectives
Pour répondre aux besoins croissants du pays en produits pétroliers de qualité et dans l’optique d’une exploitation à partir de 2022 de nos ressources pétrolières et gazières, plusieurs projets ont été lancés à savoir :
• le dégoulottage de la SAR pour porter sa capacité de production à 1,5 millions de tonnes à l’horizon 2021 avec utilisation du pétrole de Sangomar
• une étude pour augmenter la capacité de raffinage à 3,5 mtpa
• le renforcement des capacités de stockage national en produits finis avec comme soubassement l’efficience dans les investissements, la mitigation des risques et la déconcentration
• une étude pour l’implantation de sealines de produits blancs reliés au site de Mbao pour la réception de tankers de 120 kT contre 50 kT au wharf pétrolier
• la construction de réseau de pipelines pour décongestionner le port de Dakar et les axes routiers
• une étude d’un schéma directeur pétrole et gaz
• le renforcement du HQSE (Rationalisation du nombre d’acteurs, contrôle de conformité des acteurs, des outils et des procédures)
• la mise en place d’une convention collective du sous-secteur des hydrocarbures
• l’amélioration de la qualité des produits pétroliers en relation avec les organisations régionales