Distribution Aval

La capacité nominale de traitement de brut de la Société Africaine de Raffinage (SAR) est aujourd’hui de 1 200 000 tonnes/an face à une demande nationale estimée à 1 800 000 tonnes/an.
Toutefois, le niveau de traitement a été limité par des contraintes structurelles liées à l’âge de la raffinerie, mais surtout des difficultés conjoncturelles reflétées par les contraintes de trésorerie pour le financement durable des cargaisons, le poids de la dette financière et commerciale, le niveau élevé des créances sur Senelec, les pertes liées à l’activité commerciale ainsi qu’une situation financière préoccupante du fait de capitaux propres négatifs.
En dépit de ces contraintes, la SAR joue un rôle central dans la sécurisation de l’approvisionnement du pays en produits pétroliers. C’est ainsi, qu’elle a reçu mandat d’approvisionner les combustibles nécessaires à Senelec pour le service public de l’électricité, ainsi que le gaz butane domestique. Le fonctionnement de la société apparaît également crucial pour la viabilité des distributeurs indépendants qui, en cas d’arrêt de la raffinerie, se ravitaillent auprès de leurs concurrents à des conditions désavantageuses.
C’est ainsi que les conditions de viabilité de la raffinerie ont été mises en place par le Gouvernement, avec l’octroi d’une marge de soutien à l’activité de raffinage pour apurer les dettes, la mise en place du Fonds Spécial de Soutien au secteur de l’Energie (FSE) pour sécuriser les paiements de Senelec et la signature d’une convention pour le règlement à bonne date des pertes commerciales sur le gaz butane.
Grâce à ces mesures, les difficultés financières de la SAR se sont atténuées en 2013 avec un résultat net positif et un début de reconstitution des fonds propres.

Dans le segment Stockage,
L’évaluation des dépôts est en cours, pour la mise en œuvre du projet de stockage national dont l’objectif est de mutualiser les actifs tout en augmentant les capacités, afin de permettre des économies d’échelle dans l’approvisionnement du pays en produits pétroliers et de positionner le Sénégal en hub dans la sous région.
Ce projet devrait intégrer le besoin de délocalisation d’une partie des capacités vers les villes de l’intérieur et le long du corridor d’exportation vers le Mali.
Enfin, dans le but de renforcer les conditions de concurrence dans le segment aval et de permettre une bonne couverture du pays, l’approvisionnement des produits pétroliers sera désormais régulé par la nouvelle Autorité (CRSE) en cours de création.
Perspectives
En raison du rôle important joué actuellement par la SAR dans la sécurisation de l’approvisionnement du pays en produits pétroliers, le Gouvernement entend, dans le court et moyen termes, maintenir son activité industrielle.
Dans cette perspective, un programme d’urgence de résorption des problèmes techniques de la raffinerie qui l’exposent à des risques d’incidents majeurs pouvant compromettre l’exploitation des installations, sera mis en œuvre.
Toutefois, le versement de la marge de soutien devrait prendre fin avec l’apurement de la dette, en 2016 au plus tard. Par ailleurs, le Gouvernement entend réduire sa participation, à travers la société nationale PETROSEN, dans le capital de la SAR par cession d’une partie de ses actions à des partenaires privés.
Des investissements visant à sécuriser et à réduire les coûts d’approvisionnement sont aussi envisagés. Il s’agit de la construction d’un poste d’amarrage pour des tankers de brut de 160 000 tonnes, d’un sea-line et d’un poste d’amarrage pour des butaniers de 12 000 à 15 000 tonnes ainsi que la modernisation de la logistique d’importation.
L’optimisation des coûts des importations de produits pétroliers, à travers des mécanismes de couverture des opérations importations d’hydrocarbures (Hedging) contre le risque de prix, sera également explorée afin de minimiser les risques liés aux fluctuations du prix du pétrole.
Pendant ce temps, la réflexion sera poursuivie sur le maintien à long terme de l’activité de raffinage au Sénégal dans un environnement permettant d’utiliser les meilleures technologies en vue de garantir les meilleurs prix.
Par ailleurs, les possibilités d’importer du gaz naturel liquéfié (GNL), aux fins de production d’électricité et d’usages industriel ou dans le tertiaire, seront étudiées dans le cadre d’un projet de hub gazier qui serait développé dans le contexte d’un partenariat public-privé. A cet effet, toutes les possibilités d’accès au GNL à des prix préférentiels sont explorées à travers la coopération bilatérale.