Jour : 5 septembre 2022

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LE MPE SE FELICITE DU MECANISME PREVU PAR L’APPO POUR FINANCER LES PROJETS D’ENERGIES FOSSILES

Les rideaux sont tombés sur la conférence-exhibition MSGBC OIL, GAS AND POWER 2022 tenue du 1er au 2 septembre au CICAD. La cérémonie de clôture a été présidée par Mme Aissatou Sophie GLDIMA, ministre du pétrole et des énergies. Durant cet événement qui a duré deux jours, des discussions très intéressantes et prometteuses étaient engagées sur le thème : « Le futur du gaz naturel : la croissance grâce aux investissements stratégiques et à la règlementation ».

Déjà, à l’ouverture des travaux, le président de la République avait bien campé le débat en mettant en avant la position claire du Sénégal et de l’Union africaine, sur la nécessité de donner de l’énergie aux 600 millions d’Africains qui n’ont pas encore accès à l’électricité.

« En effet, avec tout le potentiel énergétique dont regorge l’Afrique, tant en ressources d’hydrocarbures, d’énergies renouvelables que de capital humain, nous sommes le continent de l’avenir », a déclaré le MPE qui ajoute qu’avec « tout ce que notre continent recèle comme potentialités, l’Afrique est promise à un bel avenir. Il nous faut juste un peu plus d’audace, un peu plus d’initiatives pour y arriver. L’heure est donc venue pour nous, Africains, de prendre notre destin en main en étant plus solidaires et en parlant d’une seule voix pour défendre davantage nos intérêts ». Toutefois, elle a tenu à préciser que cette position ne veut pas dire que l’Afrique n’est pas d’accord avec la transition énergétique, bien au contraire.

« Nous disons tout simplement qu’il serait paradoxal de disposer de tout ce potentiel et de ne pas l’utiliser pour donner de l’électricité à nos populations et surtout industrialiser nos pays afin de donner le plein emploi à nos jeunes pétris de qualité » précise Mme le Ministre. Pour y arriver, elle suggère de mettre l’accent sur la formation de nos ressources humaines et surtout la spécialisation de nos cadres en tenant compte de la complexité du secteur des hydrocarbures et de la nécessité de prendre en compte les changements climatiques.

La Conférence-exposition MSGBC OIL, GAS AND POWER 2022 est, pour elle, d’une importance particulière. « En plus de la promotion du bassin sédimentaire que nous avons en commun, elle nous permet, en perspective de la Cop 27 qui va se dérouler en Egypte, d’harmoniser nos positions afin de parler d’une seule voix, et mieux défendre ainsi les intérêts du continent. Nos besoins et objectifs de développement ne sont pas les mêmes que ceux des pays déjà industrialisés. C’est pourquoi nous demeurons plus que jamais engagés, aux côtés de nos partenaires, à poursuivre nos projets », a martelé Mme GLADIMA.

Elle a salué à ce propos, l’engagement de l’Organisation des Producteurs de Pétrole Africains (APPO) à travailler pour accompagner tous les pays africains à faire face à la menace d’arrêt des financements brandie par les pays développés. « J’ai noté avec beaucoup de satisfaction, l’annonce par mon frère, Dr Ibrahim Farouk, de la mise en place prochaine par l’APPO, d’un mécanisme africain qui permettra d’assurer le financement pour la pérennisation des projets africains », s’est-elle réjouie. Ces pairs africains présents à cette cérémonie ont abondé dans le même sens. Le ministre équato-guinéen des Mines et des Hydrocarbures dira que c’est insensé de nous demander d’arrêter nos projets en nous servant la transition énergétique alors qu’eux exploitent depuis des siècles et ont contribué à dérégler la planète. Selon M. Gabriel Mbaga OBIANG LIMA « l’énergie utilisée aux USA pour les jeux de play-station est supérieure à la production du Nigéria. Autre exemple, un seul américain consomme plus d’énergie que 300 tanzaniens ». De son côté le ministre namibien des Mines et de l’Energie M. Tom ALWEENDO s’est offusqué que « les pays développés présentent l’Afrique comme le continent sombre et au moment où nous voulons sortir de cette obscurité alors ils nous disent non vous ne pouvez pas car la planète est en danger avec les émissions de gaz à effet de serre ». Pour M. Didier BUDIMBU, le ministre des Hydrocarbures de la République Démocratique du Congo, la COP 27 doit être l’occasion pour l’Afrique de « parler d’une voix assez forte pour se faire entendre » sur cette question de transition énergétique une bonne fois pour toute.

SORTIR LES POPULATIONS DE L’OBSCURITE, UNE URGENCE POUR LE PRESIDENT MACKY SALL

Le président de la République son Excellence Macky SALL a ouvert le jeudi 1er septembre au CICAD la deuxième édition de la Conférence-exposition MSGBC OIL, GAS & POWER 2022 sur le thème : le futur du gaz naturel, la croissance grâce aux investissements stratégiques et à la réglementation. C’était en présence de Mme Aissatou Sophie GLADIMA Ministre du Pétrole et des Energies et plusieurs de ses pairs africains et du Secrétaire Général de l’Organisation des Producteurs Africains de Pétrole (APPO).

Ouvrant les travaux, le Président de la République a tenu à saluer l’engagement d’Energy Capital and Power (ECP), des compagnies pétrolières et des équipes du Ministère du pétrole et des énergies qui ont réussi le pari de la régularité dans l’organisation de cette grande conférence qui devrait désormais « se tenir de manière tournante dans les pays du bassin. Ainsi l’année prochaine on pourrait se retrouvait en Mauritanie, puis en Gambie ainsi de suite » suggère-t-il.

Abordant le thème, le Président SALL a rappelé que l’Afrique est plus que jamais décidée à poursuivre ses projets pétroliers et surtout gaziers. C’est pourquoi « nous avons été choqués à Glasgow quand les pays développés ont annoncé leur décision d’arrêter le financement des projets gaziers à l’étranger. Pour moi c’était un coup mortel que j’ai dénoncé partout où il le fallait. C’est une décision injuste qui pourrait compromettre tous nos efforts de développement » a-t-il marteléavant d’ajouter que l’Afrique dit oui à la transition énergétique mais faudrait-il d’abord avoir de l’énergie pour ses populations. Or plus de 600 millions d’africains n’ont pas accès à l’électricité. Il serait paradoxal de ne pas utiliser les ressources dont dispose le continent pour donner l’énergie aux populations africaines.

Revenant sur le cas spécifique du Sénégal il a rappelé que « nous avons 31% d’énergie renouvelable dans notre mix énergétique. C’est un niveau que beaucoup de pays mêmes ceux développés n’ont pas encore atteint. Donc nous n’avons pas de leçon à recevoir. L’urgence pour nous, c’est de sortir toutes nos populations de l’obscurité. Nous avons les ressources dans notre sous-sol pour nous assurer l’atteinte de cet objectif ».

Poursuivant son plaidoyer, le président SALL a indiqué qu’un récent rapport sur le climat a montré que même si l’Afrique exploitait toutes ses ressources énergétiques pendant 30 ans le cumul de ses émissions ne représenterait pas plus de 3% des émissions mondiales. Ce qui lui fait dire que « le débat sur le climat ne se pose plus alors ». Heureusement d’ailleurs pour le continent, car une nouvelle dynamique imposée par la géopolitique mondiale marquée par la crise Russo ukrainienne est en cours et certaines positions semblent avoir évolué.

Pour lui, cette dynamique plus consensuelle sur la transition énergétique est une bonne chose pour l’Afrique. Toutefois, « il nous faut poursuivre la défense des intérêts de nos pays dans la perspective de la COP 27 de novembre prochain en Egypte, en restant engagés dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat ». Le défi aujourd’hui selon le président de l’Union Africaine, c’est de mettre en place les conditions d’une bonne exploitation de nos ressources mais c’est aussi d’assurer une bonne formation aux jeunes pour avoir toutes les compétences requises dans l’exploitation du pétrole et du gaz « car l’Afrique doit désormais agir pour ne plus subir la géopolitique mondiale »

Le président SALL a insisté sur le gaz comme nouvelle opportunité d’industrialisation, de transfert de technologie, de création d’emploi et de croissance. C’est pour cela qu’il invite à mettre en évidence la logique qui sous-tend nos projets comme sources principales d’énergie et de revenus. « C’est dire que tout notre gaz ne peut être exporté. Il doit nous servir à produire de l’électricité. Il doit aussi nous permettre de développer une industrie pétrochimique. D’ailleurs PETROSEN est en pourparlers avec la compagnie Mitsubishi pour la production de l’urée » a-t-il annoncé.